L’entourage professionnel des mères, pensant à leur place, les écartera bien souvent des responsabilités, ne leur proposant plus que des tâches « compatibles avec la maternité ».
D’autre part, les médias mettent régulièrement en lumière des femmes occupant des fonctions dirigeantes – ministres, cheffes d’entreprise – qui recommencent à travailler immédiatement après leur accouchement. Ces exemples tendent à faire croire que dans certains domaines fortement concurrentiels, il est trop dangereux pour les femmes de s’éloigner temporairement du monde du travail, les poussant à renoncer à un droit social durement acquis.
En Suisse, malgré un cadre légal relativement complet en la matière, les discriminations se produisent aussi bien avant que pendant et après une grossesse ou un congé maternité, selon le Bureau de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes. La société continue à nourrir une forme de méfiance envers les mères « carriéristes » qui confient leur enfant à une structure d’accueil extrafamilial. La conciliation entre la vie familiale et la travail salarié est perçue comme un « problème » concernant exclusivement les femmes, à l’exclusion des facteurs structurels (pénurie de crèches et de structures d’accueil, temporalité du monde du travail où une l’essor professionnel a généralement lieu entre 30 et 40 ans, laissant insuffisamment exploité le potentiel des femmes plus âgées). Il est pourtant avéré que l’activité professionnelle des mères ne nuit en rien au développement des enfants, mais favorise au contraire l’estime de soi et l’aisance future dans le monde du travail, en particulier pour les filles.
Lire l’article paru dans Le Temps du 17 février 2016, « Au travail, les femmes se heurtent encore au plafond de mère »