Le colloque visait à mettre en évidence les ruptures et les transitions entre les offres et les acteurs dans le domaine de la petite enfance et à discuter des mesures possibles pour améliorer la coordination, tant sur un axe horizontal (entre les différents domaines de compétence) que vertical (entre les différents échelons politiques). Le programme comprenait des exposés de présentation, des tables rondes réunissant des spécialistes de diverses disciplines et des moments d’échanges propices au réseautage autour d’une exposition de posters sur des offres et des projets dans le domaine de la petite enfance.
Le colloque s’est ouvert sur une série d’exposés introductifs offrant différents points de vue sur la question de la coordination dans le domaine de la petite enfance. Gaby Szöllösy, secrétaire générale de la CDAS, a présenté les efforts de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) pour davantage de coordination entre les domaines de la santé, des affaires sociales et de l’éducation au niveau intercantonal (document en allemand). Thomas Vollmer, chef du Secteur Vieillesse, générations et société de l’OFAS, a dressé un bilan du Programme national contre la pauvreté ; dans son volet Encouragement précoce, il a donné lieu à de nombreuses publications fournissant des bases de décisions et facilitant le travail de terrain, tout en contribuant à tisser des liens entre les acteurs aux différents échelons du système fédéral. Tina Hofmann, cheffe de projet Détection et intervention précoces à l’OFSP a exposé un nouveau concept de promotion de la santé et de prévention durant la petite enfance qui contient des mesures pour promouvoir le travail en réseau entre services d’encouragement précoce centrés sur la famille. Il s’agit également d’améliorer l’accessibilité de ceux-ci. Rita Kieffer, experte des questions d’intégration auprès du SEM, a mis en évidence le rôle central de l’encouragement précoce pour l’intégration. Elle a présenté les programmes d’intégration cantonaux (PIC), qui, s’inscrivant dans le long terme, permettent d’instaurer des mesures durables. Enfin, Jessica De Bernardini, cheffe de projet Petite enfance et Jeunesse Promotion Santé Suisse, a donné un aperçu du Projet Miapas qui réunit au niveau suisse plusieurs organisations œuvrant dans le domaine de la petite enfance, émet des recommandations pour les professionnels et publie des éléments clés pour sensibiliser les décideurs.
Deux tables rondes ont mis en présence des représentants de la Confédération, des cantons, des communes et de la société civile pour discuter des mesures souhaitables afin de renforcer la coordination entre les acteurs de la petite enfance en matière d’éducation, formation, de travail social, de santé et d’intégration. Tous se sont accordés sur l’importance d’une offre coordonnée prenant en compte tous ces aspects pour répondre aux besoins d’encouragement et de soutien des enfants. Le succès est étroitement lié à l’engagement et à la conviction de personnes clés dans les instances politiques et administratives. Il est donc important de les sensibiliser aux enjeux. Les cantons et les communes auront tout intérêt à se doter de stratégies pour encadrer le développement de politiques de la petite enfance, identifier les lacunes de l’offre et définir clairement des priorités. La question de la répartition des compétences au niveau fédéral a également été abordée. Il serait souhaitable que la Confédération œuvre davantage à la coordination systématique du domaine sur le long terme et endosse plus clairement un rôle moteur. La législation ne lui reconnaît actuellement pas cette mission.
Le programme comprenait une partie interactive dédiée au réseautage dans le foyer du Campus, où étaient exposés 20 posters sur des activités menées par des acteurs publics ou issus de la société civile dans les domaines de la santé, de l’intégration, des questions sociales et de l’éducation de la petite enfance Les participants pouvaient ainsi prendre connaissance de nombreux programmes et projets sous une forme graphique facilement assimilable.
Le colloque était organisé dans le cadre du « Dialogue et Fil d’information Petite Enfance », par lequel le Réseau suisse d’accueil extrafamilial entend renforcer les échanges entre les professionnels de la santé, de l’intégration, du travail social et de l’éducation dans le domaine de la petite enfance. Il y parvient par un travail d’information, de sensibilisation et de mise en réseau. Sur le site internet du Réseau, le Fil d’information Petite Enfance publie régulièrement des articles portant sur l’actualité ou sur des questions de fond. Les colloques professionnels comme celui du 19 novembre 2018 sont également un moyen d’encourager les échanges. Durant la première phase du projet « Dialogue et Fil d’information Petite Enfance », qui s’est déroulée de 2015 à 2017, le Réseau d’accueil de l’enfance avait livré une contribution à la mise en œuvre des recommandations de la conférence tripartite sur les agglomérations (CTA) lors du congrès de celle-ci intitulé « Entrer dans la vie en pleine santé ». Il a déjà organisé à un premier colloque national sur la petite enfance en mai 2017.
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