Élever le niveau de qualité dans l’accueil extrafamilial des enfants et faire des pas courageux vers une politique nationale de la petite enfance
Résolution du Réseau suisse d’accueil extrafamilial
Mesures pour surmonter la crise à courte échéance
On peut comprendre la réflexion qui a conduit à la décision de laisser ouvertes les structures d’accueil de jour des enfants pendant la crise actuelle. Ce qui est incompréhensible en revanche, c’est que les structures aient dû faire face seules aux questions de mise en œuvre des mesures et de financement de la Confédération. La responsabilité de cette mise en œuvre relève maintenant de la compétence des cantons et des communes, ce qui donne lieu à des inégalités. L’insécurité est grande pour les structures à dominante privée. Le secteur de l’accueil de jour doit constamment fonctionner avec des budgets limités au stricte minimum et ne peut donc pas constituer de réserves tant qu’il est soumis au système de financement actuel. Sans mesures rapides, l’annulation des demandes d’accueil et la suppression de places de travail risquent de provoquer un effondrement massif du nombre de places d’accueil.
Cette problématique a déjà été soulevée par les associations kibesuisse et SSP, ainsi que par la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse CFEJ. Le Réseau suisse d’accueil extrafamilial soutient la prise de position de la CFEJ et recommande de signer la pétition commune de kibesuisse et du SSP.
Mesures pour surmonter la crise à longue échéance
La situation d’exception actuelle ne fait que révéler un problème plus fondamental, structurel et financier qui touchait déjà le secteur de l’accueil institutionnel pour enfants bien avant la crise.
Le sens de l’accueil extrafamilial des enfants a de plus en plus évolué vers celui d’une prestation de service public qui remplit une fonction importante au service des enfants concernés, mais aussi de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. L’accueil institutionnel des enfants est devenu, pour la société, une offre pédagogique indispensable. Pourtant, on ne lui a donné ni un mandat, ni un cadre qualitatif nécessaire, ni un financement approprié. Au contraire, le système de financement a favorisé, ces dernières années, les prestataires qui ont adapté leurs services selon le strict minimum des exigences légales. Ceci a aussi eu des conséquences sur la qualité pédagogique de l’accueil d’enfants, qui tend à se dégrader continuellement depuis plusieurs années. Les informations publiées dans les médias, qui rapportent régulièrement des problèmes depuis décembre 2019, ne font apparaître qu’une partie des difficultés dont souffrent de nombreuses structures engagées pour un accueil de qualité.
Dans la situation actuelle, le Réseau suisse d’accueil extrafamilial ne se préoccupe pas seulement du risque financier imminent que court l’accueil extrafamilial d’enfants. Il s’inquiète aussi de la dégradation qualitative constante en termes de pédagogie et les répercussions négatives qu’elle a sur le développement des enfants accueillis, sur la confiance des parents, mais également sur la société pour qui l’éducation, l’encadrement et la formation offrant à tous les enfants des possibilités de développement sain, constitue la ressource la plus importante.
Le Réseau d’accueil extrafamilial a élaboré une résolution qui décrit les piliers principaux d’un système qui reconnaît la signification de l’accueil institutionnel des enfants.