La santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes est au centre du Rapport national sur la santé 2020 de l’Observatoire suisse de la santé Obsan. Le présent article propose un survol rapide des principales recommandations issues du rapport dans le domaine de la petite enfance. Ces recommandations pour l’action apportent un soutien à la prise de décision politique. Elles se fondent sur le présupposé que la santé, les risques et les opportunités pour la santé ont des répercussions tout au long de la vie, jusqu’au grand âge et même pour les générations suivantes. De plus, en réduisant au minimum les risques pour la santé, les coûts de la santé sont eux aussi diminués.
Action recommandée 1 : Produire des données objectives – créer des bases de données
Les bases de connaissances permettant de prendre des décisions fondées sur des faits prouvés doivent être améliorées. Dans ce but, des données doivent être collectées régulièrement pour l’ensemble de la Suisse de manière uniforme sur les questions épidémiologiques concernant les enfants jusqu’à dix ans (entre autre un monitoring des principaux facteurs de santé publique et des outcomes de santé). Par ailleurs, il s’agit d’évaluer les projets de recherches sur les enfants, les adolescents et les jeunes adultes par rapport à leur capacité à générer des données significatives. Les lacunes existantes en matière de données doivent être comblées par des études uniques lorsque le bénéfice en termes de connaissances est manifeste pour l’orientation des offres en soins de santé pour les enfants et les jeunes. L’efficacité des projets de promotion de la santé et de prévention, ainsi que des mesures dans le domaine des soins de santé doit être évaluée. Des examens doivent également permettre de mieux comprendre l’importance des prestations préventives adressées à l’enfance et à la jeunesse pour l’ensemble de la société.
Action recommandée 2 : Préparer l’avenir
Porter de manière régulière et structurée le regard vers l’avenir de la santé est indispensable. Pour développer une stratégie orientée vers l’avenir, il est nécessaire de reconnaître les nouvelles tendances en matière de santé physique et psychique des enfants et des jeunes, ainsi que les défis à venir et l’évaluation des chances et des risques et de synthétiser ces connaissances dans des rapports réguliers. La perspective d’avenir en matière de santé de la population doit aussi tenir compte des transformations qui ont lieu dans l’environnement physique et social. Les recommandations pertinentes en termes de santé peuvent, grâce à une approche multisectorielle, aussi toucher les domaines politiques non médicaux.
Action recommandée 3 : Instaurer l’égalité des chances – leave no one behind
La Suisse a réuni un maximum de conditions pour garantir aux enfants les meilleures chances de vivre longtemps et en bonne santé, et pour leur garantir l’accès au système de soins. Les développements qui font sens en termes d’égalité des chances dans le domaine de la santé sont notamment l’extension et la mise en réseau des offres d’accueil et d’éducation de la petite enfance, l’encouragement de l’accès des personnes défavorisées au système de santé et la promotion d’un cadre de vie favorable à la santé, respectivement à l’exercice physique.
Action recommandée 4 : Promouvoir la santé psychique
Le bien-être et la santé psychique des enfants, adolescents et jeunes adultes doivent être étudiés de plus près. L’attention doit porter en particulier sur les connaissances relatives aux facteurs de risque et de protection dans le domaine de la santé, sur les troubles spécifiques et les anomalies psychiques. Il s’agit aussi d’encourager, chez les enfants et les parents, l’acquisition de compétences de santé, de vie et de gestion des médias et du risque.
Action recommandée 5 : Garantir les soins et coordonner le système de santé
Maintenir les enfants et les jeunes en bonne santé est un défi multisectoriel et requiert par conséquent l’implication, en plus du système de santé, d’autres domaines politiques, notamment l’éducation, le système social ou encore l’environnement et l’aménagement du territoire. L’approche multisectorielle peut être encouragée grâce à des échanges réguliers entre les personnes issues du système de santé, en particulier de la promotion de la santé et de la prévention, et celles d’autres domaines politiques liés à la santé des enfants et des jeunes. Les prestations et la coordination au sein du système de santé et au-delà impliquent que les soins de base en pédiatrie et une prise en charge psychiatrique et psychothérapeutique soient assurés. Suivre les parcours thérapeutiques des enfants, des adolescents et des jeunes adultes peut permettre d’identifier le manque de coordination et d’y remédier. La planification et la mise en œuvre des soins de santé doit tenir compte des phases de transition enfance – adolescence – âge adulte, et répartir les compétences avec souplesse.
Action recommandée 6 : Réglementer là où c’est nécessaire
La protection de l’enfant et de l’adolescent est parfois moins bien ancrée dans notre pays qu’ailleurs en Europe. Il s’agit donc en particulier de mettre en pratique les éléments de la Convention des droits de l’enfant encore en suspens. Les conditions cadre et les comportements qui peuvent avoir des effets négatifs sur la santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes doivent être observés attentivement, afin de pouvoir mettre en place des réglementations face à ces tendances si nécessaire. Une collaboration plus étroite doit être instaurée entre le secteur de la santé et la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse, afin de faciliter les échanges d’information extraparlementaires dans ce domaine (mise en œuvre de l’article 22 de la loi sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse).
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